AB et OGM : une impossible coexistence
Les thèmes abordés:
- un peu d'histoire
- définition
- coexistence OGM et bio
- les risques pour l'environnement
- les risques pour la santé
- des OGM déjà partout dans nos assiettes!
- une exposition sur les OGM
- actualités OGM
Un peu d’histoire
Le terme OGM vient de « organisme génétiquement modifié » et désigne plus communément les plantes GM « génétiquement modifiées » créées pour la production agricole et la consommation humaine ou animale. Ceci dans le but de faire exprimer à la plante un caractère qu’elle ne manifesterait pas « naturellement ». Cela peut être la résistance à un herbicide, la production d’un insecticide ou l’amélioration nutritive d’une production.
Les premiers OGM ont été créés à des fins médicales dans les années 70 : ce sont des bactéries transgéniques. Une première transgénèse est réalisée en 1973 par l’équipe du docteur Cohen, lorsqu’un gène d’un amphibien africain est inséré dans l’ADN d’une bactérie (2). En 1978, les premières molécules d’insuline sont produites par une bactérie transgénique.
Les applications en agricultures viennent ensuite et en 1996, les premières plantes transgéniques tolérantes à un herbicide sont commercialisées.
Définition :
Un organisme génétiquement modifié (OGM) est un organisme vivant dont le patrimoine génétique a été modifié par l’homme. Suivant les législations, les moyens permettant ces modifications vont de la sélection aux méthodes de génie génétique. Ces dernières méthodes permettent de modifier des organismes par transgénèse, c’est-à-dire l’insertion dans le génome d’un ou de plusieurs nouveaux gènes. Un « organisme transgénique », terme qui désigne les organismes qui contiennent dans leur génome des gènes « étrangers », est donc toujours un organisme génétiquement modifié, l’inverse n’étant pas toujours vrai.
Inexistantes en 1993, les surfaces cultivées OGM (soja, maïs, coton…) n’ont cessé d’être en expansion et avoisinent en 2007 les 114 millions d’hectares, soit plus de 7% du milliard et demi d’hectares de terres cultivées.
Zones de culture d’OGM végétaux en 2005 ; En orange, les 5 pays cultivant plus de 95% des OGM agricoles commercialisés en 2005, en hachurés, les autres pays commercialisant des OGM en 2005. Les points désignent les pays autorisant des expérimentations en plein champ
Co-existence OGM et bio: l'impossibilité
une petite vidéo de la FNAB pour mieux comprendre cette question
Les risques pour l'environnement des OGM :
- réduction de la biodiversité due à l’agressivité des caractères compétitifs que les plantes OGM (dites PGM) expriment vis à vis de la flore et de la faune.
- dispersion des transgènes par voies de pollinisation, avec risque de dissémination de gènes de résistance à des herbicides par exemple. Des « mauvaises herbes » résistantes aux herbicides totaux apparaissent alors qui nécessiteront l’emploi de pesticides encore plus toxiques pour s’en débarrasser.
- se pose aussi la question de la coexistence de différents systèmes agraires puisque des cultures n’utilisant pas d’OGM peuvent être polluées.
- adaptation des prédateurs aux toxines transgéniques qui deviendront inefficaces et destruction d’insectes auxiliaires utiles.
- modification possible de microorganismes du sol
- accentuation de la pollution par les pesticides
Rappel : 71% des OGM sont des plantes prévues pour supporter des traitements herbicides et 28% sont des plantes prévues pour sécréter leur propre insecticide : 99% des plantes OGM sont donc des ‘plantes à pesticides’ ! (1)
En effet, les plantes OGM ont été présentées au public comme étant des plantes appelées à résoudre, outre la faim dans le monde, les problèmes de pollutions par les pesticides, en réduisant l’emploi de ceux-ci en agriculture. Or, les firmes de l’agro-industrie ont vu, avec l’exploitation agricole industrielle des OGM, la possibilité d’augmenter la vente de certains pesticides par la commercialisation de plantes OGM résistantes à ces herbicides particuliers, comme le fameux Round Up.
Le principe est simple : quand des semences sont tolérantes à un herbicide, elles sont les seules à le supporter et le produit tuera donc toutes les autres « mauvaises herbes » du champ. Pour les firmes le bénéfice est double car elles vendent à la fois leur semence OGM (plus chère que la semence classique) et leurs pesticides. La culture du soja transgénique résistant au RoundUp aux Etats-Unis a conduit à une augmentation des ventes de cet herbicide de 72% depuis 1997.
L’emploi à grande échelle des organismes génétiquement modifiés comporte encore beaucoup d’incertitudes quant à ses conséquences possibles sur la biodiversité, qu’un certain nombre d’experts jugent nocives.
Par ailleurs, d’un point de vue de la relation aux semences, ces technologies renforcent la dépendance du secteur agricole aux grandes sociétés semencières.
Les risques pour la santé des OGM .
Il y a malheureusement très peu d’études sur ce sujet, mais on peut envisager différents types de risques liés aux propriétés et aux modes de fabrication des OGM. L'étude du professeur Serallini, sortie en 2012, semble indiquer un rapport entre alimentation OGM et développement de tumeurs chez des rats de laboratoire.
- Risque toxique lié à l’ingestion des pesticides par le consommateur.
- Risque lié à l’ingestion d’insecticide fabriqué par certaines plantes OGM (dit insecticide protéique, qui n’a jamais été évalué)
- Risque microbiologique avec une aggravation possible de la résistance aux antibiotiques (transférée par des gènes marqueurs)
- Apparition possible de nouveaux virus pathogènes par recombinaisons virales.
- Effets allergisants des OGM, très sommairement étudiés.
- Effets des OGM non prévisibles ou l’effet Pusztai (risque de modification de l’expression habituelle des gènes).
- Risques des OGM liés au franchissement délibéré de la barrière des espèces
Source : Mouvement de défense des Générations futures
Les OGM déjà partout dans nos assiettes!
Bien qu'interdits à la culture en France, les OGM sont déjà dans nos assiettes, directement dans les produits alimentaires (ils sont alors étiquetés) ou indirectement via l'alimentation des animaux que nous consommons. en effet l'alimentation des bovins, ovins, volailles, porcs etc... élévés en France est très largement complétée par du soja quasi systématiquement OGM.
L'agriculture biologique interdit l'utilisation d'OGM, y compris dans l'alimentation des animaux d'élevage.
Greenpeace a publié un guide des filières vertueuses ou pas sur leur approvisionnement en soja OGM. Le télécharger
Petit rappel sur les réglementations en matière d'étiquetage : avec ou sans OGM, l'étiquetage en résumé (issu de la brochure avec ou sans OGM, l'étiquetage décrypté par Inf'OGM)
Une exposition sur les OGM
ces panneaux existent sous forme d’exposition que vous pouvez demander au GAB
panneau OGM 1: c’est quoi l’ADN?
Panneau OGM 2: qu’est ce qu’un OGM?
Panneau OGM 3: plantes génétiquement modifiées et agriculture
Actualités OGM : voir page actu
1 : « OGM, le vrai débat », Gilles-Eric Séralini.coll Dominos Flammarion, 2000.