Baromètre de consommation et de perception des produits biologiques en 2019
Présentation du "Baromètre" par l'Agence Bio :
La consommation bio a le vent en poupe. La curiosité et l’appétence de nos concitoyennes et concitoyens ne sont plus à démontrer. Elles ne se démentent pas. Ainsi, plus de la moitié des Français (57%) déclare avoir modifié ses comportements alimentaires et culinaires, en 2018. Les visages de cette modification sont multiples. On veille davantage à la provenance de ce que l’on mange, à la manière dont c’est produit, au fait de manger des produits sains. On retrouve le goût du fait maison. La montée de la préoccupation environnementale joue bien évidemment un rôle moteur dans cette évolution. Les produits bio apparaissent en effet comme un bon moyen de conjuguer exigence individuelle de mieux-être et dimension collective de sauvegarde de la planète.
Toute la question est de mesurer si cet engouement constitue une tendance durable ou éphémère. La réponse à cette question dépend de plusieurs facteurs. En ce qui concerne l’alimentation, la question clef est celle de la modification de la culture alimentaire. Voilà pourquoi nous accordons une attention particulière aux choix opérés par les plus jeunes : ils préfigurent l’avenir. Lorsqu’on interroge cette génération sur les raisons qui l’amènent à consommer des produits alimentaires biologiques, deux items ressortent plus que pour leurs aînés :
- Le bien-être animal : 37% vs 28% pour l’ensemble de la population
- Des raisons éthiques et/ou sociales : 32% vs 25% pour l’ensemble.
On ne saurait mieux témoigner de l’inscription de l’agriculture bio dans un imaginaire de responsabilité sociale. Les esprits changent. Cela conforte la démarche de l’Agence BIO où nous allons poursuivre notre travail pour accompagner les efforts pédagogiques entrepris pour promouvoir et installer une culture bio, voire un réflexe bio.
Sensible au bio, la génération des 18-24 ans est aussi celle du passage à l’acte. Elle a conscience de la nécessité de consommer autrement, de manière plus éthique, responsable et durable notamment pour ce qui concerne la valeur du produit. 27% des jeunes ont l’intention d’augmenter leur consommation dans les 6 prochains mois.
Les plus jeunes, à rebours du reste de la population qui est majoritairement hostile à cette idée, trouvent normal de payer davantage pour des produits bio. Pour 47% des 18-24, ils considèrent normal de payer plus cher un produit alimentaire bio qu’un produit qui ne l’est pas. Cette fracture générationnelle est nette et dit peut-être beaucoup sur une génération plus attachée au pouvoir de vivre au sens large qu’au pouvoir d’achat au sens strict.
Pour autant, dans un contexte de crise, la préoccupation budgétaire pèse réellement sur le rapport au bio : le refus de le payer plus cher est d’abord un refus du renchérissement du coût de la vie. Cette affirmation est à nuancer, à contraster, par une analyse plus fine, plus détaillée. C’est en partie l’objet de notre étude.
Cette étude est d’une ampleur inédite : 2 000 répondants permettent de réaliser un portrait fidèle et contrasté des aspirations et pratiques consommatoires en matière de bio, y compris en permettant de distinguer parfois les disparités régionales. Nous avons identifié sept familles, sept typologies de consommateurs qui ont chacune leurs centres d’intérêts, leurs préoccupations et constituent la mosaïque des rapports des publics au bio. Nous voulons ici réaffirmer que chacun de ces publics nous intéresse. Loin de se cantonner à un cœur de cible traditionnel, notre démarche vise en effet à faire prendre connaissance au plus grand nombre des bénéfices du bio et à être un point d’appui pour consolider l’expansion de l’agriculture bio dans notre pays.
Persuadés que notre rôle est d’aider à éclairer les enjeux du bio pour en faciliter la compréhension et l’appropriation, nous partageons avec plaisir le résultat de notre étude. C’est un travail, charpenté, documenté, qui s’attache à rendre visible la diversité des rapports au bio mais aussi les dynamiques communes structurantes.
Jamais notre mission ne nous a paru plus exaltante et plus nécessaire. Nous savons depuis longtemps que notre mission est d’intérêt général. Nous avons aujourd’hui le sentiment, par la vertu de la prise de conscience qui s’opère de participer d’une dynamique de transformation. Au fond, cette nouvelle étude montre que nous avons raison depuis toujours de croire aux vertus de la pédagogie, de l’écoute et de l’échange. En matière de bio la France bouge. Et elle bouge dans le bon sens.
Les agriculteurs le savent, une nouvelle génération bio est en train d’émerger. Ils n’ont jamais été aussi nombreux à passer au bio, plus de 6 200 en 2018, se faisant ainsi les gardiens de l’avenir.
Gérard MICHAUT - Président de l’Agence BIO
Florent GUHL - Directeur de l’Agence BIO